Solis Culturae : une spiruline bio et provençale

C'est suffisamment rare pour être souligné : cette spiruline-là n'est pas cultivée au bout du monde, mais à Châteaurenard, près d'Avignon, dans le respect des saisons et de l'écologie. Et on la trouve même en vrac, chez Biocoop !

Déjà, faisons un peu de ménage dans les croyances : non, la spiruline n'est pas une algue, au sens d'un végétal qui pousse dans la mer.

C'est une cyanobactérie, une micro-algue d'un bleu tirant sur le vert, qui se développe en eau douce, depuis environ 3,5 milliards d'années. Consommée depuis l'Antiquité, c'est un véritable aliment, pas un simple complément alimentaire, et même un des aliments les plus complets au monde : des protéines végétales de grande qualité (70%  en poids sec, c'est trois fois plus que la viande ou le poisson), un taux de fer hautement assimilable, de nombreuses vitamines notamment celles du groupe B et oligo-éléments, des acides gras essentiels...

 « Un produit sensationnel, aussi bien pour la santé que pour la planète ! »

se félicite Joris Manson, un des 3 amis d'enfance (avec Lilian Ducci et Julien le Tellier)  qui développent Solis Culturae, une ferme de spiruline lancée il y a dix ans.

Les trois fondateurs sont revenus dans leur région natale avignonnaise pour y développer une activité qui ait avant tout du sens. La culture de la spiruline leur a semblé idéale.

« Pourtant, pendant longtemps, le cahier des charges de la spiruline certifiée bio était compliqué, et le respecter signifiait consommer plus d'eau et d'énergie, donc devenir polluants, ce qui pour nous était inenvisageable ! »

Joris Manson, responsable du développement commercial, explique que la mise au point du cahier des charges bio privé d'Ecocert « a bien débloqué les choses pour les spiruliniers, c'est la première certification que nous avons obtenue ».

Biocoop a soutenu notre démarche, nous avons pu être nationalement référencés auprès du réseau. » Depuis, en avril 2022, Solis Culturae a obtenu  la certification agriculture biologique.

Solis Culturae, comme son nom l'indique, est installée sur une terre chaude et ensoleillée. Cela leur permet de reproduire les conditions tropicales nécessaires à la culture de la spiruline sans avoir besoin de chauffer articiellement les serres. « Concernant l'eau, nous pouvons alimenter facilement nos bassins hors-sol. Nous travaillons en circuit fermé, donc notre consommation d'eau est moindre » explique encore Joris Manson.

Et cerise sur le gâteau, leur ferme spirulinière est installée à moins d'un kilomètre de la plate-forme sud-est de Biocoop. En termes de transport, on peut difficilement faire mieux !

La spiruline est une culture encore méconnue, très complexe, qui demande à être surveillée et nourrie très régulièrement, sensible aux conditions extérieures.

« En mars, on récolte une à deux fois par semaine, en juillet août tous les jours ! Nos outils sont des pièces uniques, que l'on a créés au fur et à mesure des besoins que l'on a ressentis ». Solis Culturae travaille d'ailleurs avec des saisonniers réguliers, qui ont appris le métier sur le tas, avec eux. La production se fait de mars à octobre, puisque l'hiver, même à Châteaurenard, le soleil est un peu timide.

Solis Culturae dispose de 7000 m2 de bassins, et produit 10 tonnes de spiruline déshydratée par saison, soit environ 20% de la production française. « Nous souhaitons conserver une taille humaine ! » assure son développeur commercial.

Même si elle est surtout consommée séchée, sous forme de paillettes, de poudre ou de comprimés, désormais, on sait aussi conserver la spiruline fraîche. Et comme Solis Culturae a vraiment « travaillé en équipe avec Biocoop, qui nous a énormément aidés, nous avons développé une spiruline en vrac ! » explique-t-il.

Sinon, le choix d'emballage qui a été fait est celui du doy pack, qui préserve le produit de la lumière et de l'humidité. Moins encombrant qu'une boîte, c'est finalement plus écologique du point de vue du transport.